Histoire racontée par Nick Huard
Quand je vais en Europe, je mets mes cheveux dans mon chapeau et je cache mon sac de médecine. C’est pour qu’ils ne me reconnaissent pas, car ils peuvent parfois être problématiques. Lors d’un tournage au Canada, en coproduction avec la France, une scène spéciale a été tournée dans un vieux village de Rawdon. Alors que la scène était sur le point de commencer, l’assistant-réalisateur français s’est approché de moi, a touché mon sac de médecine et m’a dit : « Oh, c’est un truc Autochtone! Il faut que vous m’emmeniez dans votre communauté! J’ai tout lu sur vous ».
Il s’est senti insulté par le fait qu’à l’atterrissage, on ne soit pas venu le chercher avec des chiens et des traîneaux. Je suis certain qu’il tenait toutes ses informations de Lucky Luke.
Une autre fois, alors que je séjournais à l’hôtel George V, à Paris, j’ai surpris la femme de chambre en train d’enlever les cheveux de ma brosse à cheveux.
Elle m’a vu et m’a dit : « Mon fils adore les Peaux-rouges. Puis-je lui ramener un peu de vos cheveux » ?
En Europe, nous sommes presque vénérés. Ici, nous sommes des citoyens de seconde zone.
Je ne suis pas un caniche que l’on peut exhiber. Ils pensent qu’ils sont au sommet de la pyramide et que tout ce qui est en dessous est pour eux.
Rédaction : Emma McLaughlin, journaliste dans le cadre de l’Initiative de journalisme local.
Traduction : Katsenhaién:ton Lazar