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Des dortoirs à chauve-souris dans le Haut-Saint-Laurent

Iris Delagrange

La région, ce n’est plus un secret, est un endroit fréquenté par une faune abondante et diversifiée. Oiseaux en grand nombre, insectes, mammifères, reptiles, font le plus grand bonheur des amateurs de nature. La chauve-souris est donc sans surprise une résidente bien connue des environs.

Plus particulièrement dans la région de Cazaville, Dundee et Saint-Anicet — des zones sablonneuses et sauvages — la chauve-souris y est présente en plus grand nombre. La nourriture y est abondante et la végétation offre assez de protection pour elles.

C’est donc naturellement que Sylvain Gascon et d’autres agriculteurs de la région se sont tournés vers ce prédateur, qui a longtemps été considéré comme une nuisance, afin de tenter de répondre à une problématique émergente: le ravage des cultures de maïs par le ver-gris occidental des haricots (VGOH). La larve de ce papillon s’attaque aux grandes cultures et est devenue un fléau pour les agriculteurs depuis qu’elle a commencé à compléter son cycle de vie dans le sud du Québec. Le VGOH ne sévissait pas dans nos contrées il y a encore quelques années, les scientifiques pensent donc qu’ils pourraient être amenés par les vents ou encore par les températures plus chaudes que nous connaissons depuis quelques années. L’insecte était cependant déjà présent dans le sud de l’Ontario et aux Etats-Unis avant d’être connu au Québec.

Cohabiter de nouveau avec les chauves-souris

Puisque la plupart des fermiers et des résidents ayant eu des chauves-souris chez eux avaient résolu ce “problème” en calfeutrant les trous dans les murs et toits de leurs granges et de leurs maisons (les chauves-souris aiment se nicher là où la chaleur s’accumule), il a donc fallu penser à une manière de faire revenir ces petits mammifères volants tout en étant capable de cohabiter avec eux de manière harmonieuse.

 

Installation dun dortoir à chauve souris à proximité dun champ de maïs par des agriculteurs de la région de Saint Anicet PHOTO Courtoisie de Pierre Filion

 

Sylvie Thibaudeau, agronome au Club agroenvironnemental du bassin LaGuerre, a donc pensé à des dortoirs placés stratégiquement près des lieux où les chauves-souris viennent naturellement se reproduire, afin de les encourager à venir s’y installer pour faire des petits.

“Normalement, on doit installer ces dortoirs en avril mais avec la covid, on a attendu un peu,” explique Sylvain Gascon, agriculteur retraité qui a, avec d’autres collègues, donné son temps au projet. Ce sont donc six dortoirs qui ont été installés chez un agriculteur. Les dortoirs doivent être installés selon des directives bien précises afin de maximiser les chances d’attirer les animaux: à 6 à 9 mètres des premières branches d’une orée d’une foret ou d’un ilot boisé et à 4 à 6 mètres du sol. Les dortoirs devraient toujours être proches d’une source d’eau et orientés vers le sud afin de favoriser l’exposition au soleil.

“Cela peut prendre deux ans avant que des chauves-souris s’y installent. Une fois ce délai passé, si ça ne marche pas, il faut changer les dortoirs de place,” dit Gascon.

Le projet pourrait être qualifié de projet à la fois communautaire, agricole et agro-environnemental et si le succès est au rendez-vous, d’autres dortoirs pourraient être installés dans la région, aussi bien chez des agriculteurs que chez des particuliers. La demande est déjà au rendez-vous, comme le confirme Sylvain Gascon: “ Il y a au moins six autres agriculteurs intéressés et j’ai reçu des demandes de citoyens. Je leur envoie les plans de dortoirs.”

Il faut pourtant demeurer prudent car même si les chauves-souris se laissent observer facilement, elles peuvent être porteuses de maladies dont la rage. Il faut donc éviter de les toucher.
Dans la lutte contre le ver-gris, cependant, elles constituent des alliées précieuses. Dans d’autres endroits boisés et sablonneux de la Vallée, comme sur la 1re Concession à Hinchinbrooke, les chauves-souris peuvent aider à réguler les populations de moustiques, notamment aux abords des zones marécageuses et des points d’eau. Si vous avez des chauves-souris chez vous, pensez à vous renseigner sur les manières de vivre en harmonie avec elles!

 

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