Originaire de Cologne en Allemagne et établie dans la région de Saint-Chrysostome depuis plusieurs années, l’artiste Detlef Gotzens présente, depuis le 9 février dernier, sa nouvelle exposition intitulée L’art dans son époque au MUSO à Valleyfield.
Dans son exposition, il présente au public une version contemporaine de l’œuvre Massacre des Innocents de l’artiste Paul Rubens et « propose d’explorer les liens entre un artiste et son époque et la récurrence de certains thèmes à travers les périodes ». Les œuvres présentées montrent parfaitement les techniques privilégiées par M. Gotzens : fusion entre abstrait et figuratif, métamorphose du portrait et interruption de concepts conventionnels.
« Je suis surtout connu pour mon travail abstrait, même si j’utilise également des éléments figuratifs dans mon travail, mais je ne fais pas de différence entre eux », partage M. Gotzens en entrevue. Avec des créations visuelles pouvant se comparer à des artistes tels que Dali et Picasso, il utilise des matériaux, des photos, des émotions et la récurrence d’éléments qui créent un sentiment de bouleversement ou de désordre et qui apportent une autre vision de la beauté.
« Il y a toujours un sens dans chaque travail que j’exécute, mentionne M. Gotzens. Le travail abstrait réussi est très difficile et intellectuellement stimulant. C’est le voyage de création et le dialogue qui captivent entre la création de marques et la réponse, à mesure que la complexité augmente, tout comme l’intensité du dialogue ». Il affirme également que son travail n’est pas basé sur un résultat esthétique.

Lorsqu’on lui demande d’où il tire son inspiration, M. Gotzens répond : « les gens pensent qu’il y a toujours un début spécifique ou une idée derrière le travail, mais ce n’est pas vrai ou rarement vrai ». Il cite également l’artiste américain Chuck Close, influent artiste peintre de portrait contemporain, en disant « l’inspiration est pour les amateurs, le reste d’entre nous se présente au travail tous les jours sans faute ».
Par cela, il implique qu’il est difficile de parler de l’art en général, car ce concept est pour la plupart des gens très étranger puisque l’idée de créer quelque chose qui n’existait pas auparavant, nécessite le concept d’une idée. Pour la plupart des gens, c’est un processus très complexe mentalement.
« Dans le cas de ma version du « Massacre des Innocents «, cette œuvre est plus intentionnellement chargée de métaphores et de messages, dévoile-t-il. C’est aussi une réinterprétation du tableau de Rubens de 1612, et cette peinture est très spécifiquement un instantané de notre époque, mais plus encore de ma propre vision de mon temps et de mon espace ».
Les œuvres de Detlef Gotzens reflètent des aspects de son identité et de sa personnalité. Il travaille en ce moment sur un projet intitulé Corona Mountains, inspiré de l’époque de la pandémie. Il illustrera, avec ce projet, une métaphore sur cette époque et la condition humaine.
« Je terminerai toutes les œuvres au cours de cette année et montrerai probablement ce projet pour la première fois en 2024, informe-t-il. Il pourrait y avoir un total de 12 peintures et deux sculptures ».
L’exposition de M. Gotzens sera au MUSO jusqu’au 2 avril du jeudi au dimanche de 10h à 16h.