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Dewittville attend les réparations du pont

Yvonne Lewis Langlois
Traduit par Rachel Arsenault

En juin 2016, on a fermé le pont de Dewittville pour son inspection annuelle. Comme le temps passait et que le pont restait fermé, la population a compris que cela risquait de durer, sachant que l’inspection avait révélé des problèmes structuraux dans les piliers et la fondation.
Lors d’une réunion du conseil municipal en août de la même année, on a annoncé que certaines réparations avaient eu lieu ; Transport Québec avait commencé les travaux de stabilisation des fondations, mais ceux-ci avaient montré que « certaines des pierres d’origine du mur de façade s’étaient détachées, laissant une partie des fondations exposées ». Le ministère a conclu que le pont resterait fermé jusqu’à nouvel ordre.
Cela fera bientôt quatre ans que la fermeture du pont coupe le hameau de Dewittville en deux. Interrogée sur l’état de l’avancement des réparations du pont de Dewittville, Karine Abdel, conseillère en communication pour le ministère des Transports du Québec, a donné cette réponse, qui semble indiquer que la date de début des travaux demeure éloignée :
« Le projet du pont de Dewittville est à l’ordre du jour du ministère. La conception du projet est avancée. Le ministère prévoit de lancer l’appel d’offres une fois qu’il aura obtenu les autorisations environnementales requises d’ici 2021. Une fois la procédure d’appel d’offres terminée, l’entrepreneur sera sélectionné et le calendrier des travaux pourra être clarifié. La préparation d’un projet de reconstruction de pont prend en moyenne de quatre à six ans ».Cette information du ministère des Transports n’a pas convenu à la mairesse d’Hinchinbrooke, Carolyn T. Cameron, qui avait bon espoir que les réparations auraient lieu cet été. « Le pont sera surélevé et des pylônes seront enfoncés de chaque côté pour renforcer le soutien. J’ai vu les plans ! », insiste-t-elle.

 

Le pont qui enjambe la rivière Châteauguay à Dewittville est fermé depuis juin 2016 PHOTO Yvonne Lewis Langlois

 

Après un avant-midi au téléphone avec le ministère, la mairesse a obtenu des informations plus concrètes quant à un possible échéancier : « Le ministère procèdera à un appel d’offres en avril. Si les offres reçues correspondent aux normes gouvernementales, les réparations auront lieu en août. Les permis environnementaux ont déjà été obtenus », affirme Carolyn T. Cameron.
Depuis sa construction en 1913, le pont qui enjambe la rivière Châteauguay a desservi la population de Dewittville du côté nord de la rivière, le long de la route 138A dans la municipalité de Godmanchester, et du côté sud, près de la jonction de la montée Rockburn, sur les chemins Island et Fairview à Hinchinbrooke. Il y a une douzaine de maisons sur le côté nord de la rivière, et au moins 18 sur le côté sud. C’est sans compter, bien sûr, les personnes qui vivent à l’écart du village et qui utilisaient aussi le pont. Si traverser de la rivière était autrefois une question de secondes, depuis que les barricades sont dressées, les personnes qui souhaitent se rendre d’un côté à l’autre du village doivent faire un détour soit par Huntingdon, un trajet d’environ 24 minutes en voiture, soit par Ormstown, environ 16 minutes. Les services d’ambulance et de pompiers sont aussi un enjeu.
Les fermetures de ponts au Québec ont augmenté de façon spectaculaire ces dernières années, probablement à la suite de l’effondrement du viaduc de la Concorde à Laval en 2006, qui a fait cinq morts et six blessés graves. Cette catastrophe a mis en évidence l’état dangereusement instable de nos ponts et de nos routes dû au mauvais entretien des infrastructures.
En 2018, La Presse rapportait que le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports a investi 4,8 milliards de dollars pour la construction ou la réparation de « 674 ponts sur le réseau routier provincial et 263 ponts sur les réseaux routiers municipaux ». L’article indique également qu’après avoir évalué le plan du ministère, une équipe d’experts indépendants a conclu : « Même si tous les travaux prévus sont réalisés, les résultats ne permettront pas d’atteindre en 2020 l’objectif du plan stratégique de 2017 en ce qui a trait au pourcentage de structures et de chaussées en bon état. En fait, on prévoit une détérioration au cours des prochaines années, selon les prévisions du ministère ».
Les conflits de travail dans le secteur de la construction, les inondations du printemps 2017 et le manque de travailleuses et travailleurs qualifiés ont contribué à retarder sérieusement l’achèvement des réparations des infrastructures. Par ailleurs, un certain habitant de Dewittville a également un impact direct sur la réparation du pont : le fouille-roche gris, une espèce de poisson menacée qui figure sur la liste des espèces en voie de disparition. Un plan d’action stratégique doit être adopté avant que l’habitat du poisson ne soit perturbé et les réparations du pont doivent avoir lieu après la période de frai.
Pour la population de Dewittville, la situation est douce-amère. La fermeture du pont a ralenti la circulation. Ce hameau tranquille est devenu encore plus silencieux. En général, « les motos qui font des burn le samedi soir » sont chose du passé, dit Kevin Harvey, résident de Dewittville. Lui et Darlene Steele ont une garderie en milieu familial dans le centre du village depuis près de 21 ans. La fermeture du pont a eu un impact énorme sur leur garderie, puisque les futurs parents prennent en compte l’état du pont. « La fermeture du pont a empêché que quelques enfants se joignent à nous, mais je suis très reconnaissante que quelques parents fassent quand même le détour pour amener leurs enfants », déclare Steele. « Un parent était juste de l’autre côté de la rivière : si proche, mais si loin », dit Harvey en faisant un geste vers la fenêtre qui donne sur la rivière. Sur une note plus positive, Dewittville a organisé une fête de retrouvailles l’été dernier. « C’était si agréable de voir des gens des deux côtés ensemble », dit Kevin Harvey. « Nous allons certainement le refaire. »
Peter Bulow, résident de Dewittville et conseiller municipal de Godmanchester, exprime sa propre frustration face à la fermeture du pont. Il a des terres agricoles de l’autre côté de la rivière, qu’il a cessé de cultiver en partie parce que « mon trajet de 4 km est devenu 17 km ».
Le ministère suit de près le protocole et Peter Bulow dit qu’il est surtout reconnaissant que le pont ne soit pas démoli. Il estime que les réparations qui sont effectuées « dureront ». Il résume ainsi : « Je trouve ça frustrant, mais au moins, ce sera réparé. »

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