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Interdiction d’utiliser le transport en commun de la MRC pour les étudiants de la CVR


La MRC du Haut-Saint-Laurent assure gratuitement le transport en commun sur les trajets reliant le Haut-Saint-Laurent à Salaberry-de-Valleyfield et Mercier depuis janvier 2021, date à laquelle le service public a remplacé les autobus auparavant exploités par la société de transport en commun Exo. Depuis plusieurs années, les élèves de Mercier et de Châteauguay empruntaient le transport en commun pour se rendre à l’école secondaire régionale de Châteauguay Valley (CVR). Or, depuis la fin du mois de septembre, les élèves de la CVR sont bannis du réseau de transport en commun.

Selon la MRC, le comportement de certains élèves ainsi que la pénurie générale de chauffeurs d’autobus ne leur a pas laissé le choix. Le directeur général Pierre Caza explique que le comportement indiscipliné des étudiants a mené trois chauffeurs de bus à refuser de prendre le volant sur cette ligne en particulier. Les usagers réguliers ont également commencé à éviter cette ligne. « Beaucoup de gens ont cessé d’utiliser le service à cause d’un problème de manque de discipline dans le bus ».

M. Caza dit qu’il n’a pas été mis au courant du nombre d’étudiants de CVR qui prévoyaient utiliser le service. Actuellement, il y a plus de 20 étudiants qui ont besoin d’un transport vers CVR et seulement 24 places dans le bus, et il peut arriver que d’autres citoyens soient refusés par manque de place. M. Caza souligne qu’il s’agit d’un système de bus public et non d’un système de bus scolaire. Les chauffeurs ne sont pas formés et ne sont pas censés gérer ou discipliner les élèves. Il souligne également que quand il s’agit d’un transport scolaire, l’école peut intervenir selon une gradation, ce qui n’est pas le cas dans les transports publics. « Nous ne sommes pas obligés de suivre les règles de l’école en matière de transport », explique le directeur général, qui indique avoir rencontré la directrice de l’école CVR, Anick Leclerc, à deux reprises pour discuter de la situation.

M. Caza reconnaît que les élèves d’autres écoles peuvent également utiliser les autobus de la CVR, qui sont gérés par la compagnie d’autobus La Québécoise. « Pour nous, c’est ce trajet [Mercier-Ormstown] qui était problématique. Est-ce que d’autres élèves prennent l’autobus ? Je ne sais pas, je n’ai jamais été informé de cela. Mais il y a des problèmes sur cette ligne depuis 2021 ».

Rob Buttars, le directeur général de la commission scolaire New Frontiers, confirme que la MRC a contacté CVR le 23 septembre pour lui faire part des plaintes. Des lettres ont été envoyées à la maison le même jour aux parents dont les enfants dépendent de cet autobus pour se rendre à l’école. Mme Leclerc a expliqué qu’il y aurait des conséquences s’il n’y avait pas d’amélioration dans le comportement des élèves. « Ils nous ont donné quelques jours pour rectifier la situation, dit-elle, sinon, ils se verrait dans l’obligation de refuser l’accès à ce service à tous nos élèves qui embarquent actuellement à Mercier, Sainte-Martine ou Howick ».

M. Buttars affirme que le lendemain, « CVR a été contacté une nouvelle fois pour dire que les élèves auraient besoin d’une pièce d’identité avec photo pour le trajet en bus du lundi 26 septembre ».
Quatre jours plus tard, le 27 septembre, Mme Leclerc a envoyé une autre mise à jour à tous les parents des élèves concernés : « Je tiens à vous remercier pour votre effort collectif et votre soutien en fournissant une pièce d’identité avec photo pour votre enfant hier matin. Le chaperon [fourni par la MRC] qui accompagnait le chauffeur a confirmé que 75 % de nos élèves ont présenté une pièce d’identité valide en montant dans l’autobus. Par ce geste, nous avons prouvé que nous étions investis et intéressés à maintenir ce précieux service […] Malheureusement, nos efforts n’ont pas été suffisants. Lundi, suite à une révision de notre dossier, la MRC et La Québécoise ont décidé de mettre fin au service de transport aller-retour de Mercier à Ormstown [CVR] ».

M. Caza confirme qu’en fait, la ligne est toujours en service, mais qu’elle n’est plus disponible pour les étudiants de CVR.

Une situation compliquée

L’école CVR n’est pas en mesure d’offrir le transport aux élèves concernés car tous les élèves résidant à Mercier et Chateauguay sont rattachés à la Howard S. Billings High School (HSB). M. Buttars explique qu’ “il faut comprendre que lorsque les parents font ce choix, la responsabilité du transport leur incombe. Nous ne transportons pas les élèves vers des écoles hors zone lorsque les familles s’y rendent par choix ».

Pamela Bussey, enseignante à CVR, a exprimé sa frustration quant à l’approche adoptée par la MRC, surtout si l’on considère que le bus est un service public gratuit. « Malheureusement, je pense qu’une partie du métier de chauffeur de bus, comme une partie du métier d’enseignant, est que vous allez devoir faire face à certains comportements antisociaux parce que vous travaillez au sein de la société et de la communauté”, explique-t-elle.

Valéry Pelletier, parent d’un des élèves concernés, affirme que la décision a été abrupte et n’a pas laissé beaucoup de temps pour se préparer ou s’adapter à ce changement soudain. Elle dit ne pas avoir reçu la première lettre de CVR, mais seulement la deuxième, envoyée quelques jours avant la fin du service. « Un autre parent m’a dit par la suite qu’on pouvait demander à la commission scolaire une dérogation pour le transport… J’ai été mise au courant le 29, le jeudi, et nous avions jusqu’au 30 à 15 heures pour envoyer la demande avec un chèque de 200 $ ». Elle n’a pas été informée de cette option par CVR ni la commission scolaire.

Pendant que la demande était en cours, Mme Pelletier s’est regroupée avec d’autres parents pour organiser un covoiturage temporaire. La demande de son fils a ensuite été approuvée, mais ce n’était pas le cas pour tout le monde. Son fils se rend désormais à Sainte-Martine, où il monte dans un autobus scolaire qui l’emmène à Howick, ou un deuxième bus l’amène à destination de CVR. Elle et son mari ont dû modifier leurs horaires de travail pour s’adapter à cette nouvelle routine.

M. Buttars dit qu’à l’heure actuelle, « il n’y a pas grand-chose que l’école, ou la commission scolaire, puisse faire ». M. Caza laisse entendre qu’il ne sait pas si ou quand ce service sera à nouveau disponible pour les élèves de CVR. Les parents, cependant, espèrent toujours trouver une solution. « Je me bats contre la ville. Je me bats contre la commission scolaire. Je me bats contre tous ceux qui peuvent m’écouter rendue-là, parce que cela ne peut pas être une solution! » s’exclame Mme Pelletier.

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