Sarah Rennie
Traduit par Iris Delagrange
La communauté du Gleaner a perdu l’un de ses plus vénérable membres avec le décès la semaine dernière de l’ancien vendeur devenu directeur général André Castagnier. Sa carrière dans le journal communautaire a duré plus de trois décennies et a vu des changements extrêmes, que se soit dans le domaine de l’imprimerie ou encore des journaux en général. L’homme a vu passer des moments charnières de l’histoire, aussi bien au niveau local que provincial et national.
Castagnier a commencé à travailler au Gleaner en 1975 en tant que vendeur lorsque les bureaux et la presse du Gleaner étaient situés sur la rue Châteauguay à Huntingdon. Journaliste à l’époque, Phil Norton se souvient affectueusement de son collègue Castagnier comme une personne correspondant à la description du vendeur stéréotypé. « Il y avait une vraie communauté au Gleaner à l’époque. C’était une vraie entreprise. André et moi étions les gens d’in-and-out, » dit-il en riant, vu que comme journaliste et vendeur, ils étaient souvent hors du bureau. «Nous faisions deux choses différentes, mais on se croisait dans notre travail », dit Norton. Les deux amis partageaient un intérêt commun pour les photos antiques, en particulier de Huntingdon.
« Je l’admirais beaucoup », ajoute-t-il. « Il avait dans son répertoire une grande collection d’expressions françaises et de vieux dictons. Il avait beaucoup d’humour et d’histoires à raconter, mais il était aussi très dur sur certaines questions », se souvient Norton.
Castagnier a ensuite été promu directeur de bureau avant d’assumer le rôle de directeur général en 1996. Chargé de la restructuration du journal, Castagnier avait réussi à maintenir le journal en vie malgré les compressions budgétaires et l’introduction de nouvelles technologies, comme Internet.
Pendant son séjour au Gleaner, Castagnier a également été très actif auprès de plusieurs organisations locales. Il a occupé de nombreux postes au sein de la communauté en tant que président de la Chambre de commerce du Haut-Saint-Laurent, président de l’Association des marchands de Huntingdon, directeur de la Société historique de la vallée de Châteauguay, commissaire à la Commission scolaire de Huntingdon et membre du conseil d’administration de l’Association des journaux communautaires du Québec (ACQ). Il a également
« Il croyait tellement en la ville », dit le maire de Huntingdon, André Brunette, qui se souvient distinctement d’un jeune Castagnier qui circulait en diffusant des publicités, des éditions spéciales et même des avis publics de la mairie grâce à un haut-parleur placé dans sa voiture. « C’était un sacré entrepreneur, » dit Brunette, qui suggère qu’il était un vendeur-né et qu’il était très apprécié et très humble.
En nominant Castagnier au Prix Lindsay Crysler en 2009 qu’il a gagné pour sa contribution exceptionnelle à la croissance et au développement des journaux communautaires au Québec, Sheri Graham a souligné le fait qu’il comprenait vraiment les besoins des lecteurs de la communauté anglophone et francophone. « Il avait une passion pour l’histoire », dit Graham, tout en se souvenant des années passées à travailler en étroite collaboration avec Castagnier au journal.
« Je suis sûre qu’il devait être très heureux que le Gleaner reprenne vie dans la Vallée », ajoute-t-elle.