« Cela a été une grosse année », déclare l’infirmière Amy Tolhurst sur le sujet des nombreux développements de la coopérative Ici Santé, qui a des bureaux à Howick ainsi qu’à Saint-Louis-de-Gonzague.
Depuis le 1er septembre, la coopérative exerce ses activités à partir de ses nouveaux locaux, aménagés à même le presbytère de Saint-Louis-de-Gonzague, situé juste à côté de l’église catholique. Le bureau a été équipé d’une nouvelle centrifugeuse pour traiter les échantillons de sang ainsi que d’un appareil ECG; tous deux ont été achetés au cours de l’été, après que la coopérative ait reçu un don des succursales de la Caisse Desjardins du Haut-Saint-Laurent et de Beauharnois-Salaberry.
Le Fonds de relance des services communautaires du gouvernement fédéral a également accordé à la coopérative une subvention de 53 000 dollars pour l’aider à s’adapter à certains des effets à long terme de la pandémie. Mme Tolhurst précise que les fonds seront utilisés pour « mettre en place l’équipement et le mobilier nécessaires pour accueillir davantage de personnel médical ». Jusqu’à présent, les achats comprennent des meubles dont les surfaces sont plus faciles à désinfecter ainsi que du matériel sans fil, notamment un otoscope et un ophtalmoscope pour le bureau du médecin, et des civières pour la salle de triage. « C’est très excitant », affirme Mme Tolhurst, qui espère que les améliorations aideront la coopérative à recruter de nouveaux membres du personnel médical.
Pour bénéficier de cette subvention, les coopératives devaient notamment démontrer comment elles avaient réussi à maintenir leurs services pendant la pandémie. Les candidats devaient également décrire ce qu’ils avaient appris au cours de cette expérience : « Une des choses que nous avons constatées est l’importance de notre offre de services de vaccination pour la population », indique Mme Tolhurst. C’est dans cette optique que la coopérative a demandé, et a récemment reçu, un injecteur sans aiguille qui, cette année, sera utilisé exclusivement dans le cadre de la campagne de vaccination contre la grippe.
Mme Tolhurst explique que l’idée est venue d’une étudiante en médecine, en visite à Cuba, qui a effectué quelques heures de mentorat au sein de la coopérative. Elle a suggéré l’injecteur, qui a été approuvé pour un usage général par Santé Canada et le Protocole d’immunisation du Québec, pour les vaccins antigrippaux. « Tout se fait avec de l’air comprimé », explique Mme Tolhurst concernant l’injecteur Med-Jet H4, qui, selon elle, ressemble à un « petit pistolet à peinture ».
Au lieu d’une aiguille invasive, le vaccin est administré sous la forme d’un microjet qui traverse la peau. Les patients peuvent ressentir une légère pression pendant l’injection, mais la procédure est considérée comme moins douloureuse et moins anxiogène qu’une vaccination classique. Le personnel de la coopérative a été formé à l’utilisation de l’appareil et, à ce jour, au moins dix vaccins ont été administrés à l’aide de cette nouvelle technologie.
« Cela nous permet également de progresser vers une empreinte carboneutre, car chaque article utilisé pour ces injections peut être recyclé, précise Mme Tolhurst, qui est particulièrement satisfaite de ce développement. C’est un premier pas », dit-elle, tout en insistant sur le fait que la coopérative « ne doit pas avoir peur d’être proactifs, surtout quand c’est raisonnable ». Mme Tolhurst espère que cette philosophie permettra à la coopérative de continuer à développer ses services tout en traitant les patients de la région par des méthodes nouvelles et progressives.