Iris Delagrange et Sarah Rennie
Alors que nous sommes maintenant presque à la mi-août, les parents et enseignants de la Vallée sont de plus en plus inquiets. Le Ministre de l’éducation vient d’annoncer un plan révisé pour la rentrée des classes, deux petites semaines seulement avant le grand retour à l’école.
À la mi-juin, le gouvernement avait annoncé une rentrée normale, “selon les ratios normaux par classe et par enseignant,” avait confirmé le gouvernement Legault. La rentrée en mai s’étant faite sans heurts et une propagation limitée du virus ayant été observée, les autorités avaient annoncé qu’en septembre, tout serait de retour “à la normale.”
Selon les nouvelles directives annoncées par le ministre Jean-François Roberge, les masques seront obligatoires pour les élèves de 10 ans et plus en dehors des classes (halls, couloirs, bus, etc.) et le concept des bulles a été étendu et inclus maintenant chaque classe, à l’intérieur desquelles la distanciation sociale ne sera pas nécessaire. Les élèves vulnérables ou ayant un membre de la famille plus à risque pourront accéder aux cours en ligne en fournissant un certificat médical. Le gouvernement s’engage à avertir les familles si un cas positif est diagnostiqué au sein d’une classe ou d’une école. Si une éclosion a lieu dans un établissement, l’école pourra fermer et les cours seront transférés en ligne en 24h.
Mais depuis la mi-juin, rien n’a été annoncé et tout le monde se demandaient ce qui allait se passer.
Pour une enseignante en primaire de la Centre de services scolaire de la Vallée-des-Tisserands CSSVT, qui préfère rester anonyme, ce silence était intenable: “Nous attendons avec impatience des consignes plus précises, ” explique-t-elle. “Doit-on préparer les classes comme en mai dernier, avec de la distance entre les bureaux? Est-ce que les moins de 12 ans devront porter un masque?” Autant de questions que les parents se posent aussi, non sans inquiétude. Jonathan, un jeune père de deux enfants d’âge scolaire de la Vallée, se demande si ses garçons de 7 et 10 ans devront porter un masque toute la journée. “Leur grand-mère leur a confectionné des masques mais ils ne les portent pas longtemps,” dit le père de famille, inquiet.
Le spectre d’une deuxième vague plane également sur la rentrée. “C’est comme si on nous préparait à cette éventualité depuis que la situation s’améliore!” s’indigne Nathalie, une maman résidente de Ormstown. “Si les écoles ferment, on va se retrouver encore dans la difficulté….” Nathalie a du arrêter de travailler pour s’occuper de ses trois enfants au printemps dernier après que l’école primaire et le service de garde de ses enfants euent fermé ses portes. Pour l’enseignante de la CSSVT, cette attente fait monter la tension: “La trêve estivale tire à sa fin … Partout on nous parle de rentrée, de fournitures scolaires … Mais en vérité, les gens se questionnent sur ce qui va se passer.”
Dernière minute
Selon un sondage récent paru dans les médias, un quart des familles Québécoises ne souhaiteraient pas renvoyer leurs enfants à l’école, à cause notamment de la peur du virus. Comme le dit Jonathan, “On sait que le virus est encore là. Oui, les gens y pensent moins, mais en septembre tout le monde va retourner au travail et à l’école et on ne sait pas ce qui va se passer.”
“Tout le monde est inquiet,” dit l’enseignante de deuxième année. “Les enseignants sont habitués à préparer leur rentrée à partir de la mi-août. Là, on avance dans le noir,” soupire-t-elle.
Le moins que l’on puisse dire, même si les changements ont enfin été annoncés, est que tout est fait à la dernière minute. Pendant la conférence de presse du lundi 10 août, le Dr. Horacio Arruda, directeur de la santé publique, a rappelé l’importance de la socialisation et de l’éducation pour la santé mentale des enfants d’âge scolaire et des adolescents, suggérant même que le risque de conséquences graves sur les enfants serait plus grand si ceux-ci restaient confinés.