Les débordements d’agressivité sont communs chez les jeunes enfants. Les études montrent que la fréquence des comportements agressifs tend à s’accroître jusqu’à l’âge de 30 à 42 mois, puis décline lorsque les enfants, placés dans des conditions favorables, apprennent à réguler leur attention et leurs émotions, à contrôler leurs impulsions et à utiliser la communication verbale pour résoudre les conflits et exprimer leurs besoins.
L’agressivité physique peut beaucoup varier d’un enfant à l’autre. Chez environ 30% des enfants, on voit très peu de comportements agressifs. Chez environ 20% des enfants, les comportements agressifs sont fréquents et peuvent être particulièrement intenses. On sait que parmi ce groupe, l’agressivité tend à décliner beaucoup plus lentement. Elle peut être encore très présente à l’âge de 10-11 ans et même perdurer à l’adolescence et à l’âge adulte.
Tout porte à croire que certaines prédispositions génétiques ont une influence sur les risques d’agressivité. Lorsque les parents réussissent à maintenir un environnement favorable, même les enfants présentant les plus grandes vulnérabilités arrivent cependant à faire les apprentissages nécessaires à la gestion de leur agressivité.
Plusieurs facteurs de vulnérabilité peuvent rendre ce processus très difficile. La précarité économique, le stress, les dépendances et des situations de rupture ou de violence peuvent tous limiter la capacité des parents à fournir le soutien approprié. L’hostilité du parent envers l’enfant peut aussi retarder l’acquisition de comportements non-violents chez l’enfant, voire amplifier les risques de violence.
Il est très difficile de tenir bon face aux débordements d’agressivité de nos enfants. Nous ne sommes pas à l’abri, comme adultes, de nous retrouver dans un cycle où l’agressivité de l’enfant entraîne l’agressivité du parent, qui entraîne à son tour l’agressivité de l’enfant, etc.
On souhaite donc rappeler aux parents quelques trucs simples pour garder son calme : respirer, laisser passer la tempête, ne pas se laisser emporter par les émotions, offrir un cadre sécuritaire et, au besoin, pratiquer le temps d’arrêt, soit se retirer des lieux quelques minutes, le temps de se calmer soi-même. Il est également primordial pour les parents de faire appel aux ressources d’aide, qu’il s’agisse de leurs proches, lorsque c’est possible, ou encore des organismes de soutien tels que le CLSC ou l’organisme Via l’anse.
Mario Trépanier
Via l’anse