Bonjour, je m’appelle Marcel. Je suis membre du Camp Soleil de Mélissa fondé il y a 26 ans par Mary Shewchuk dans le Haut-Saint-Laurent.
On me dit que je suis né avec une déficience intellectuelle légère. À l’école, j’ai vécu beaucoup d’intimidation parce que j’étais différent. On m’enlevait ma tuque, on m’insultait, etc. Parfois, ça finissait en bataille… J’ai toujours eu de la difficulté avec les choses de la vie. J’ai peur de faire des erreurs et ça me rend mal à l’aise. Quand je vais au guichet automatique à la caisse populaire, ça me prend beaucoup de temps et, souvent, la machine se met à «buzzer», ce qui me rend encore plus anxieux et sujet à faire des erreurs. Une chance que ma sœur est derrière moi pour m’aider…
Mon arrivée au Camp Soleil de Mélissa s’est faite au mois de juin 2017, quelque mois après le décès de mon père. Ce dernier croyait que m’apprendre des choses ne servait à rien car il fallait me les expliquer à plusieurs reprises. La dernière année de la vie de papa a été très difficile pour moi. La maladie l’avait rendu de plus en plus désagréable avec la famille – cela a même poussé ma mère à partir avec mon frère autiste – et les gens qu’il rencontrait.
C’est Sonia Viau, une éducatrice spécialisée, qui m’a accueilli chez Mélissa. J’étais un peu gêné, je ne connaissais personne mais on m’a vite intégré au groupe. J’ai découvert là des amitiés avec des gens qui, comme moi, ont certaines limitations. Aujourd’hui, je suis très heureux d’être là car personne ne m’intimide. J’ai la chance de pouvoir aller à l’école qui s’appelle le Huntingdon Adult Education and Community Centre (HAECC) et au Camp de jour puisqu’ils sont tous les deux dans le même bâtiment.
Grâce au Camp, on fait aussi plein de sorties. Nous allons dans de beaux endroits tels que le Parc Safari, au Zoo Écomuseum de Sainte-Anne-de-Bellevue, etc. Il y en a tellement que je ne peux pas tous les nommer.
On fait aussi des sorties selon la saison. La cueillette des pommes au Verger du Pirate, la cabane à sucre, etc.
On va en vacances avec le Camp une à deux fois par année. L’année dernière, c’était à L’Estacade à Saint-Paul-de-l’île-aux-Noix. J’ai beaucoup aimé mon camp de cet été, qui a duré une semaine au début d’août. Le Camp Papillon est fait exprès pour nous. Ça prend du temps pour s’y rendre, un gros deux heures d`autobus mais ça vaut le temps que ça prend jusqu’à Saint-Alphonse-de-Rodriguez.
Le reste de l’année, on fait plein d’activités chez Mélissa : on fait des jeux, on va au gymnase, à la bibliothèque, on va au parc, à la piscine, etc. On fait toujours quelque chose.
Une journée par semaine, le mercredi, on prépare le dîner et toute l’école peut y goûter pour pas cher.
Je veux ici remercier Mary Shewchuk et Sonia Viau d’aider les gens comme moi. Si le Camp Soleil de Mélissa n’existait pas, on ne pourrait pas s’épanouir, devenir plus autonome et être respecté en tant que personne.
Marcel Lalonde
36 ans