Histoire racontée par Leonard Bordeau.
Rédaction : Melissa Stacey, journaliste dans le cadre de l’Initiative de journalisme local.
Traduction : Katsenhaién:ton Lazare
Nous avons organisé un grand pow-wow et j’ai été très impressionné par les différents types de regalia, les styles de danse, tant pour les hommes que pour les femmes, et le son des tambours. Je ne savais même pas qu’il existait différentes catégories de pow-wow. Chez les hommes, on retrouve les styles traditionnel, fancy (de fantaisie) et grass (de l’herbe). Chez les femmes, on distingue les styles jingle (robes à clochettes), fancy (châle de fantaisie) et traditionnel.
La danse de la fumée n’est apparue que quelques années plus tard, parce qu’au début, nous ne faisions que des danses de pow-wow. Mais elle fait partie de nos styles de danse traditionnels. Elle a connu un grand succès ici. Beaucoup de nos jeunes danseurs y participent et ils savent faire la fête.
J’avais un emploi à Valleyfield quand les événements de 1990 se sont produits. Nous ne pouvions pas sortir de Kahnawake, donc nous ne pouvions pas aller travailler. Il se trouve que je prenais mes deux semaines de vacances d’été obligatoires : « Pas de problème, nous sommes en vacances. Je ne vais pas aller travailler », ai-je dit.
Presque tous les soirs, je me rendais au barrage de la route 138. Il y avait toujours un groupe d’hommes là-bas. On s’asseyait et on discutait toute la nuit.
Un soir, ils ont fait venir un groupe de tambours. Ce dernier a commencé à jouer, à chanter et à scander des chants. J’ai senti les poils de ma nuque se dresser. J’étais tellement stupéfait d’entendre les tambours. C’était tellement inspirant. Je ne pouvais pas oublier cette expérience.
J’ai dit à ma femme : « Un de ces jours, je ne serai pas assis dans les estrades en tant que spectateur, je serai là avec tout le monde ».