Selon Ostéopathie Québec, « L’ostéopathie est une approche manuelle dont l’objectif est de rétablir la fonctionnalité des structures et des systèmes du corps humain afin d’optimiser sa capacité d’autorégulation. Cette pratique est basée sur des connaissances approfondies des sciences de la santé et des interactions propres à l’équilibre de l’organisme. » En Europe, c’est une approche très populaire que les patients choisissent très souvent pour toutes sortes de maux.
Au Québec, c’est encore une discipline méconnue, mais qui gagne en popularité depuis quelques années. La région a déjà eu la chance de compter plusieurs praticiens talentueux, dont Caroline Rolland à Ormstown et Saint-Louis-de-Gonzague et Joshua Blair, qui, jusqu’à très récemment, recevait des clients à Ormstown.
« Beaucoup de patients viennent me voir et n’ont aucune idée de ce qu’est l’ostéopathie, » raconte BlairPourtant, les gens ont entendu dire que l’approche était plus centrée sur le corps dans sa globalité, sur le fond du problème, pas simplement sur le symptôme ou la blessure. Selon Rolland, sa discipline est merveilleuse car elle peut traiter de tout : « les articulations, le système digestif, le système nerveux, » explique-t-elle. « C’est un travail d’équipe avec le patient, peu importe son âge, » car, dit-elle, les ostéopathes peuvent travailler aussi bien sur des très jeunes enfants (8 semaines) que sur des personnes très âgées (plus de 90 ans).

Pourtant fondée en 1874 en Amérique du Nord (USA), la discipline n’a connu le succès ici que vers les années 1930. Comme en Europe, la discipline reste alors très médicale. Ce n’est que depuis peu qu’elle est plus « libre ». C’est une approche qui est cependant difficile à enseigner et il existe peu d’écoles au pays, selon Blair. Pour lui, c’est la qualité de l’enseignement jumelé au manque de praticiens qui rend l’expérience « moyenne » pour beaucoup de patients qui ont testé les traitements. « Plus la discipline sera populaire et meilleure sera l’enseignement et la pratique, et plus les gens seront satisfaits, » dit-il.
L’éducation est également au centre de la pratique de Rolland, qui ne fait pas juste « manipuler » ses patients mais s’applique à les conscientiser sur leur propre corps, leur propre énergie et leur propre cheminement de guérison. Un point essentiel, dit-elle, est également une meilleure synergie entre tous les intervenants de la santé afin de permettre une guérison optimale.
Les défis restent cependant nombreux pour les ostéopathes car il n’existe aucun ordre professionnel spécifique à la profession et la nature même de la pratique amène son lot de challenges, comme l’explique Rolland : « Beaucoup d’interventions que nous apprenons sont considérés comme des gestes de type médical et donc, paradoxalement, nous ne pouvons les appliquer. On doit travailler autour, ce qui représente un défi énorme. » Les résultats sont pourtant là. « Ce qui est le plus intéressant c’est de trouver le traitement unique pour chaque personne, » explique Blair. En plus de la manipulation, il y a le ressenti, ce qui fait partie intégrante du processus de traitement de l’ostéopathe. Peu de disciplines prennent en compte l’énergie du corps, vu en ostéopathie comme le « courant » qui passe entre le thérapeute et le patient. Pourtant, il s’agit bel et bien d’une manipulation à la fois mécanique et énergétique au même titre, par exemple, que l’acupuncture.
Et en ce moment avec le COVID-19? Rolland explique avec un demi-sourire que cela devient compliqué de traiter un bébé de 3 mois qui tire constamment sur la visière de l’ostéopathe pour l’enlever!