Nos voisins et voisines de Kahnawake et d’Akwesasne, qui sont responsables de leurs écoles communautaires, ont des plans de réouverture très différents de ceux de Québec. Après un été de consultations par courriel et par téléphone auprès des parents, du corps enseignant, du personnel et de leurs équipes de travail sur la COVID, les deux communautés sont arrivées à des plans semblables pour leurs six écoles primaires et leur école secondaire.
Aucune classe n’accueillera plus de douze élèves ; cela signifie, par exemple, que dans l’école secondaire de Kahnawake, 40 élèves seront séparés en quatre classes. Un enseignant se tiendra dans une des classes et les trois autres seront connectées à Zoom. À Akwesasne comme à Kahnawake, la semaine se divisera selon un horaire de deux jours d’école suivis d’une journée de nettoyage et de réunion, puis de deux autres jours d’école ; quatre jours en classe par semaine pour le primaire, seulement deux pour le secondaire. Le reste du temps, les élèves travailleront à distance. Les écoles d’Akwesasne ont distribué des livres Chrome et mettront des bus à la disposition des parents pour qu’ils puissent déposer et récupérer les travaux scolaires. Contrairement aux écoles du Québec, une famille qui souhaite que ses enfants restent à la maison et participent uniquement en ligne peut le faire.

Pour les élèves qui participeront exclusivement en ligne, l’apprentissage à distance avec l’enseignant sera une exigence quotidienne. Cela dit, tous les élèves « devraient s’attendre à trois ou quatre heures de travail en ligne par jour » pour compenser la semaine raccourcie, précise Merrick Diabo, directeur adjoint de l’école secondaire de Kahnawake. Les protocoles de déjeuner et de récréation sont encore en élaboration, mais les deux réserves ont le temps : à Kahnawake, les écoles n’ouvriront pas avant le 28 septembre, ce qui leur laisse voir ce qui se passera dans la province avant d’ajuster leurs mesures. Akwesasne ouvrira le 21 septembre.
Akwesasne a connu une éclosion mineure, contenue au cours de l’été, mais comme à Kahnawake, aucun décès n’a été causé par la COVID-19. Merrick Diabo souligne que cela signifie que « jusqu’à maintenant, les mesures mises en place dans la communauté fonctionnent. Cela nous permet de répondre aux craintes des parents. Bien sûr, nous ne pouvons pas dire que cela ne changera pas. Le fait que nous puissions isoler notre communauté nous aide. Tout le monde ne peut pas faire ça. »
Tout en essayant de calmer les nombreuses inquiétudes des parents, des enfants, du personnel et du département de la santé, Merrick Diabo déclare : « La dure vérité, c’est que ce sont des eaux inconnues pour nous tous. J’ai mes inquiétudes, car nous n’approchons pas encore de la deuxième vague. L’histoire nous dit que des virus comme celui-ci ne s’arrêtent pas après une seule vague. » Il ajoute : « Au moins, nous avons une série de canots au lieu d’un seul gros objet flottant. »