Holly Dressel
Traduit par Iris Delagrange
Dans notre édition du 12 février, nous avons publié un résumé provenant de la Sûreté du Québec concernant l’arrestation d’un habitant de la vallée, Kenneth Marlin, qui est accusé de 15 crimes de nature sexuelle dont certains sur des mineurs. C’est parce que l’accusé a longtemps été en contact avec de jeunes enfants de par son métier de chauffeur de bus pour CVR et l’école de Franklin que cela a provoqué tout une commotion et une grande inquiétude dans la communauté. Malgré beaucoup de parents anxieux et de plaintes enregistrées, il n’a pas été recommandé aux parents de s’adresser en premier à la police. Cet article a pour but d’aider à clarifier la situation afin que toute la commuanté puisse désormais prendre les bonnes mesures afin de protéger les enfants de la prédation.
La prédation sexuelle, même un attouchement, constitue un crime dans tout le Canada. Comme pour tout crime suspecté, l’autorité compétente à qui se référer est la police. Même si cela peut paraître extrême et même si tout ce que vous avez comme “preuves” sont des suspicions basées sur des comportements ou des paroles qui ont pu sembler inadéquats. Parfois, les gens pensent que s’ils n’ont pas de preuves tangibles, le mieux est de rapporter ces inquiétudes à l’école; parfois, c’est par soucis de préservation pour leur enfant et pour eux-mème, qu’ils décident de ne pas aller plus loin dans leurs démarches.
Pourtant Ingrid Asselin, la porte-parole de la Sûreté du Québec, explique que dans cette situation, appeler ou venir en personne afin d’informer la police (ils peuvent même se déplacer à votre domicile dans certains cas) est la meilleure manière de faire. Un rapport policier constitue la première ligne de défense. Les parents doivent être rassurés: comme dans n’importe quelle activité criminelle suspectée, rapporter vos inquiétudes ne veut pas dire que votre nom sera associé à la plainte. Aucune arrestation sur-le-champ n’est faite non plus. Seulement si vous êtes directement témoin d’un crime (ou si un crime est commis sur votre enfant) que vous vous verrez impliqué personnellement dans les procédures judiciaires qui suivront.
Les dossiers de la SQ indiquent que malheureusement, ce genre de crimes est commun en zone rurale et dans les petites villes, possiblement parce que personne dans une petite communauté ne veut s’avouer que ces choses-là arrivent aussi chez eux. Certains sont aussi rebutés par l’idée de devoir s’impliquer personnellement. Les gens ne devraient pas avoir peur. Loger une plainte à la SQ locale pour n’importe quelle suspicion, doute, malaise, rumeur ou parole de l’enfant ou de ses camarades aidera à constituer un dossier et laissera une trace tangible pour d’éventuelles enquêtes et restera anonyme. Dépendemment de la sévérité des soupçons, la police pourrait donner suite immédiatement ou encore attendre que d’autres plaintes soient enregistrées dans le même dossier pour agir. Si vous préférez, par souci de confidentialité, vous pouvez appeler 24/7, en anglais et en français, la Centrale de l’information criminelle au 1-800-659-4264. Ils garantissent un “anonymat complet”. Les agents sont au fait de ces situations dans les zones rurales et les problèmes que les personnes pourrient avoir au sein de leur communauté lorsqu’elles décident de rapporter ce genre de comportements.
La santé mentale et physique de nos enfants, sans compter les effets à long-terme sur leur bien-être, est au coeur de nos préoccupations. Cela veut dire que chacun est responsable et doit faire attention en écoutant, en restant alerte et aussi en décidant d’agir en allant porter plainte. Rob Buttars, de la Commission Scolaire New Frontiers, dit que si les parents ou les victimes vont voir les directeurs et directrices de leurs écoles respectives après une arrestation comme celle de Kenneth Marlin, ils pourront recevoir du soutien psychologique.
Malheureusement, même si la majorité des personnes a qui nous confions nos enfants pensent comme nous, les statistiques parlent d’elles-même et parfois, même le professeur bien-aimé, le coach, le chauffeur de bus, le responsable des scouts peut être un prédateur. Cette arrestation récente doit servir de leçon aux gens: ce n’est pas parce que nous vivons dans une région rurale et calme que ces choses-là n’existent pas, bien au contraire. Les parents et les éducateurs doivent être vigilants et accepter la responsabilité qui leur revient quand à la sécurité des enfants.
Ingrid Asselin de la SQ insiste sur le fait que même si tout ce que vous avez est un “mauvais sentiment”, quelques doutes, des confessions de la part de votre enfant qui aurait entendu quelque chose d’un autre enfant, il est de votre devoir de rapporter ces doutes et peurs à la police. La SQ se doit de garder les cas suspicieux anonymes, mais sans une plainte formelle, elle ne pourra pas faire son devoir de protection et ne pourra pas agir afin de prévenir les actions de ces prédateurs resteront libres de prendre pour cible les enfants de nos communautés.