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Une solution en vue pour l’odeur infâme de Huntingdon

Sarah Rennie

Quiconque se trouvant sous le vent de l’usine de traitement des eaux usées de Huntingdon connaît cette “odeur”, notamment en période de canicule. Depuis plusieurs années, les habitants de la ville de Huntingdon et des municipalités environnantes vivent avec des odeurs parfois nauséabondes qui émanent de l’usine municipale de traitement des eaux usées et des égouts située en périphérie de la ville. Cet été la situation devrait toutefois être réglée, car il est maintenant prévu de vider l’étang de stabilisation des déchets au mois d’août. Les habitants pourront dorénavant, espérons-le, à nouveau respirer profondément cet automne.

Pour Marie L’Ecuyer, qui habite tout près, l’odeur n’est plus tolérable. Dès que le temps chaud est revenu ce printemps, les odeurs nauséabondes ont fait de même. Marie L’Ecuyer s’est plainte une fois de plus auprès du ministère de l’Environnement et du Centre de contrôle environnemental du Québec (CCEQ), demandant que des mesures soient prises pour remédier à ce problème qui perdure depuis trop longtemps. Sa plainte a été accueillie par une réponse de Rémy Bellefleur, inspecteur du secteur municipal du CCEQ, qui a confirmé que la ville de Huntingdon avait reçu deux permis environnementaux pour le recyclage des biosolides municipaux (boues s’accumulant dans le bassin de stabilisation), émis le 29 avril 2020. Les permis autorisent le prélèvement des boues, ainsi que le transport et le recyclage ou l’épandage éventuel de la matière sur des terres agricoles prédéfinies.

” Le CCEQ demeure en contact avec la municipalité pour s’assurer que les étangs de stabilisation sont exploités de façon optimale et en conformité avec le règlement sur les ouvrages d’assainissement des eaux usées municipales, et que les conditions des permis environnementaux délivrés sont également respectées “, écrit M. Bellefleur. Il encourage également Mme. L’Écuyer et tout autre résident à faire un suivi des odeurs répréhensibles, en notant l’heure de la journée, la nature de l’odeur, la direction du vent et la température, de sorte que le CCEQ puisse documenter la situation.

Une question compliquée et coûteuse

“Dans le passé, nous n’avons pas pu obtenir les autorisations et les permis appropriés”, explique André Brunette, maire de Huntingdon, qui suggère que dans certains cas, ce sont des plaintes déposées par des résidents qui ont retardé encore plus le projet, car ces dernières ont amorcé des nouveaux suivis et souvent des nouvelles séries de tests, qui ont ensuite retardé les négociations avec les entrepreneurs. La municipalité est bien consciente de l’odeur et du malaise qu’elle a causé aux résidents. Le conseil municipal et l’administration travaillent activement depuis des années pour résoudre le problème, qui a commencé en 2017. Maintenant, ayant finalement reçu les autorisations nécessaires du gouvernement provincial à la fin d’avril, la municipalité a pu renégocier et obtenir les différents contrats nécessaires à l’exécution des travaux de nettoyage de l’étang.

 

<br >La ville de Huntingdon a reçu les permis nécessaires du Ministère de lenvironnement pour régler les odeurs nauséabondes émanant des bassins de stabilisation de lusine de traitement des eaux usées et des égouts située au nord est de la municipalité PHOTO Sarah Rennie

Une autre raison pour laquelle le projet a pris autant de temps à démarrer est que l’étang n°1 de la station d’épuration des eaux usées est l’un des plus grands du Québec, avec près de 9 000 tonnes métriques de boues à nettoyer. “Absorber une telle dépense aurait coûté des millions”, explique M. Brunette, qui suggère que la municipalité n’avait pas d’autre choix que d’emprunter une voie différente, certes moins coûteuse mais plus controversée, néanmoins acceptée et recommandée par le ministère de l’environnement : épandre les solides sur des terres agricoles.

Les travaux de nettoyage de l’étang devraient avoir lieu durant la deuxième semaine d’août et durer jusqu’à un mois. L’objectif est d’extraire au moins 7 000 tonnes de matériaux afin que l’étang puisse fonctionner de façon plus efficace. Un pourcentage des taxes municipales va aider à financer ce projet depuis 2018. Ainsi, Huntingdon a réussi à accumuler 178 330 dollars, et empruntera 750 000 dollars supplémentaires pour payer cette dépense nécessaire. Le coût total du projet s’élèvera à environ 928 330 dollars.

Un sale boulot

Les bassins de stabilisation servent à traiter les eaux usées et les eaux d’égout par des processus naturels mettant à profit des micro-organismes qui aident à décomposer et à stabiliser la matière organique, qui s’accumule avec le temps sous forme de boue. Dans le passé, les employés municipaux ont avoué que le bassin n’avait jamais été entièrement nettoyé, car l’enlèvement est une opération coûteuse et à forte intensité de main-d’œuvre. Néanmoins, les habitants de Huntingdon devraient voir cette opération se dérouler à la fin de l’été.

L’élaboration d’un plan de recyclage agro-environnemental basé sur les caractéristiques des “matières résiduelles fertilisantes” (boues) ainsi que des terres agricoles sur lesquelles elles seront épandues a été réalisée par les agronomes de la firme Solinov.

La municipalité a confié à la société Revolution Environmental Solutions LP (Terrapure) la tâche de drainer les boues du bassin de stabilisation n° 1. L’entreprise commencera par aspirer la matière avant de séparer les solides de l’effluent à l’aide d’un équipement de type centrifugeuse. Le transport des solides sera assuré par la Ferme Agrobiosol Inc. de Saint-Chrysostome, tandis que les Fermes Lebec, de Godmanchester, se chargera de l’évaluation et de l’épandage des solides sur près de 20 champs agricoles, dont certains sont situés dans le Haut-Saint-Laurent. Toutes les fermes où l’épandage aura lieu ont été certifiées pour recevoir ce type de matériel.

Entre temps, la municipalité a déjà engagé la compagnie Bio Service Montréal Inc. pour aider à atténuer les mauvaises odeurs tout au long de l’été en vaporisant la surface de l’étang avec une substance conçue pour neutraliser les odeurs. “Le système fonctionne depuis trois semaines déjà”, explique M. Brunette, qui fait valoir que lors des températures record de la semaine dernière, l’odeur n’était pas si perceptible.
M. Brunette félicite le conseil municipal, ainsi que l’équipe de l’administration municipale, dont le travail et la persévérance semblent porter fruit. “Nous sommes tous heureux. Je serai plus heureux à la fin du mois de septembre”, dit-il en riant, avouant qu’il a bien hâte passer à l’étape suivante.

 

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