2020 va être une année de transition pour Lydia Sutherland. La chanteuse et compositrice, native de Godmanchester, vient de rejoindre la nouvelle agence Ranch Agency et se détache progressivement du style pop pour aller vers un style plus “country”, se rapprochant donc de ses racines anglophones grâce notamment à un passage par Nashville.
« Je travaille beaucoup sur de la nouvelle musique, » dit Sutherland en parlant de son passage à l’émission francophone populaire La voix. « Je me suis redécouverte en tant qu’artiste et en tant que personne, » raconte t-elle après que le tourbillon de La Voix se soit quelque peu calmé. Elle a pris du recul et a décidé d’avancer. C’est lors de cette introspection que l’équipe de l’agence Ranch Agency l’a approché. Cette attention l’a quelque peu déstabilisée. « J’ai toujours fait beaucoup toute seule, » explique Sutherland, qui s’attendait à produire seule son deuxième album. « Ces gens voient quelque chose en moi et croient en moi. »
L’agence de talents, basée à Montréal, est une agence qui veut promouvoir le style “new country” et signe des artistes qui mixent la country traditionnelle avec des sons pop, rock et folk. La compagnie se concentre donc sur les artistes qui font partie de cette nouvelle vague qui est en phase de devenir très populaire dans l’industrie musicale au Québec. « J’ai grandi en écoutant de la country, comme Shania Twain, Johnny Cash, Patsy Klein. J’y reviens donc, c’est une belle réalisation, » dit-elle, tout en décrivant son nouveau son comme un mélange de pop-country mais aux accents folkloriques. « C’est venu très naturellement. »
Cette nouvelle direction a été influencée par la popularité d’une nouvelle génération d’artistes country sortant de Nashville. Justement, elle a pris la direction du sud fin janvier, avec son manager, afin d’y effectuer une sorte de pèlerinage en vue d’écrire mais aussi de s’inspirer de ce qui s’y produit en ce moment. « Nashville était si inspirante et si productive. Je n’ai même jamais osé rêver que je serais assis dans une salle avec de si grands compositeurs. Nous avons écrit cinq nouvelles chansons et je suis très enthousiaste à l’idée de les partager bientôt avec tout le monde. »
La décision de chanter en anglais est également une décision radicale pour elle car le public Québécois la connait pour ses chansons en français. « Nous voulons créer quelque de chose de plus gros, » dit Sutherland, espérant que cet album va l’aider à se détacher de cette image un peu sage et discrète que La Voix lui a conféré. « J’ai hâte de présenter ma nouvelle musique, et spécialement aux gens de la Vallée, » mentionnant qu’elle a toujours reçu un immense support au niveau local.
Outre la préparation de ce nouvel album, elle travaille aussi sur du nouveau son en français et a collabore avec des artistes Québécois émergents. Connue pour ses capacités de composition et d’écriture de textes, elle partage son travail depuis longtemps. « J’écris tellement que j’ai beaucoup de chansons » s’amuse t-elle. L’année dernière, elle a produit un album pour la première fois en collaborant avec le chanteur et ami Francis Michaud. « J’ai été très occupée, » Sutherland avoue, tout en laissant entendre que son implication dans différents mondes de la musique lui plait beaucoup. Pour l’instant, elle est satisfaite du développement de sa propre carrière et espère lancer son nouvel album à l’automne. « Il y a encore beaucoup à faire d’ici là. »