Sarah Rennie
Traduit par Iris Delagrange
Dans la Vallée de la Chateauguay, rien n’a vraiment changé en terme de cas confirmés de COVID-19 dans les dernières semaines. Le nombre de cas continue d’augmenter dans les MRC voisines mais localement, le nombre de cas reste en dessous de 30. La région a aussi beaucoup de chance car aucun CHSLD ou résidence ne sont touchés alors qu’autour de la Vallée, la majorité des cas se trouvent dans ces établissements et touchent majoritairement les seniors et leurs soignants.
“Quand même, le virus se rapproche,” dit la Dr. Catherine Bélanger, coordonnatrice COVID-19 pour la région du Haut- Saint-Laurent, qui explique que même si le virus ne circule pas beaucoup localement, il pourrait facilement imposer une pression supplémentaire sur les ressources et les services médicaux si les ressources étaient, par exemple, sollicitées ailleurs. La médecin explique qu’elle et d’autres jeunes docteurs ont été réquisitionnés pour travailler dans des CHSLD dans les régions voisines qui elles, doivent composer avec des contaminations. “Nous observons ce qui se passe autour de nous avec attention,” ajoute t-elle, car si le nombre de cas dans le Haut-Saint-Laurent reste stable, cela peut changer vite “avant la fin du mois.” Cela semble vrai surtout avec la ré-ouverture des écoles et de plusieurs secteurs de l’économie. Cela prendra quelques temps avant que le nombre de cas augmente. L’autre soucis est la rapidité avec laquelle le virus se propage. “C”est tellement contagieux,” explique Bélanger, citant le cas très préoccupant d’un CHSLD de Mont-Royal avec 100% de résidents infectés et presque autant de soignants. La médecin explique que la situation a rapidement dégénéré à Montréal et le gouvernement a annoncé que les écoles ne réouvriraient pas avant l’automne.
L’évolution de la pandémie présente aussi son lot de défis. “Je ne pense pas que nous sachions tout de ce virus,” admet-elle alors que plusieurs études dans le monde commencent à sortir, montrant que le virus affecte son porteur de manière différente, des enfants aux seniors.
La Dr. Bélanger pense que même si le virus circule peu sur le territoire, le protocole de test venant de changer, plus de gens de la population générale seront testés, il y aura donc plus de cas confirmés. “Les gens ont bien suivi les règles et nous sommes une région rurale éloignée,” dit-elle. Mais avec le déconfinement, il ne faut absolument pas baisser la garde. La médecin recommande de continuer la distanciation sociale de 2 mètres entre les gens, limiter le nombre de sorties et mettre un masque en public. “Si vous avez un masque, pourquoi ne pas le porter,” dit-elle, ajoutant qu’elle-même a commencé à en porter un et que cette pratique aide à protéger les autres.
Dans une vidéo en ligne, la Dr. Julie Loslier, directrice de la Direction de Santé Publique de la Montérégie, a encouragé les citoyens qui ressentent des symptômes qui pourraient s’apparenter au COVID-19 à appeler le 811 ou le 1 877 644-4545 afin de prendre rendez-vous pour un test. Dans le nouveau protocole, le nombre de tests quotidiens devraient être de 14,000 et le dépistage est ouvert à toute personne symptomatique dan s la population générale. “Nous voulons augmenter le nombre de tests dans la communauté,” ajoute t-elle, suggérant que les autorités de santé publique veulent savoir comment le virus se propage ailleurs que dans le système de santé.
Loslier remarque également qu’en Montérégie, les gens ne respectent pas toujours la distanciation sociale de 2m ainsi que le port de masque. “Plus on porte des masques en public, et moins ça semblera gênant de le faire,” conclut-elle.
