À l’aube des festivités de fin d’année, les familles de quatorze femmes sont en deuil ; elles pleurent une mère, une fille ou une sœur, partie trop tôt aux mains d’un meurtrier à l’École polytechnique. Presque banal… quatorze histoires vécues en douze mois, quatorze histoires d’horreur racontées à la télévision à l’heure du souper, décrites sur les réseaux sociaux qu’on furète en buvant son café du matin…
Mais la violence, les agressions et les meurtres… y en a-t-il plus qu’avant ? Oui. Depuis la pandémie, il y a davantage de meurtres mais aussi la violence conjugale est de moins en moins tabou. On en parle plus. Et surtout, nous sommes maintenant prêts à entendre et surtout à écouter.
Les travailleuses de Résidence-Elle sont formelles : dans les kiosques de présentation des services, la communauté est plus sensible à la cause. Les citoyens du Haut-Saint-Laurent sont désormais prêts à se renseigner sur le sujet et à partager leurs histoires. Ils ne fuient plus nos intervenantes et ce changement gonfle d’espoir nos travailleuses, car c’est tous ensemble que nous pourrons réussir à réduire ce fléau.
De plus en plus, on se fait demander : qu’est-ce je peux faire pour aider ? La réponse pourrait se résumer en un mot : bienveillance. Écouter les victimes, ne pas juger les femmes cadenassées dans une relation malsaine, les croire, se renseigner sur les ressources disponibles, contacter Résidence-Elle pour s’outiller, être présents pour elles, ce sont des gestes concrets à votre portée.
Du 25 novembre au 6 décembre, ce sont les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes. Nous profitons de l’occasion pour vous écrire cette lettre et pour vous remercier de votre ouverture. Si elles sont soutenues, si elles ne sont pas jugées, plus de femmes oseront dénoncer leur bourreau.
De nombreuses graines sont semées. Le plan d’action 2022-2027 du gouvernement compte de nombreuses actions comme le rehaussement financier accordé aux maisons d’hébergement pour la création et la consolidation de nouvelles places en hébergement, pour la bonification des services externes et des montants d’argent pour augmenter les places d’hébergement en seconde étape.
Partout, nous ressentons un appui fort. La violence envers les femmes n’est pas acceptable, sous aucune forme.
Moins de femmes tuées, moins d’enfants privés de leurs parents et d’une vie de famille harmonieuse, c’est notre souhait pour les prochaines années. Nous terminons en vous rappelant qu’il s’agit d’un travail collaboratif. Ce ne sera pas magique ; c’est avec vous, votre vigilance et votre bienveillance que nous réussirons à améliorer le sort des victimes de violence conjugale, afin qu’elles ne soient plus jamais des victimes.
Anik DeRepentigny
Adjointe de direction
Résidence-Elle du Haut-Saint-Laurent